France-Belgique

Frontière France-Belgique

Frontière France-Belgique

Des flux structurants

Les décalages et les disparités entre les territoires génèrent de nombreux flux frontaliers (liés à l’emploi frontalier, au tourisme local, au commerce et achats dans le pays voisin, etc.). Les domaines sociaux et éducatifs concentrent également une part importante des flux.

Travailleurs frontaliers

En 2020, 45 736 travailleurs résidant en France ont un emploi en Belgique. Le niveau moyen des salaires y est plus élevé qu’en France (14 % de plus en 2014) et le chômage un peu moins présent.

Profil des travailleurs frontaliers

En 2020, 39 466 des travailleurs frontaliers entrant en Belgique sont français. Cela représente presque 75% du flux total des travailleurs frontaliers en Belgique. Ce nombre est en progression constante.
En 2019, 16,9 % de ces travailleurs transfrontaliers habitants le Grand Est exercent une profession peu qualifiée. Un nombre légèrement plus haut que la moyenne de l’ensemble des frontaliers (11,4 %) de la région. A l’échelle de l’UE, les hommes travaillant dans le secteur manufacturier étaient les plus nombreux parmi les frontaliers résidant en France et travaillant en Belgique (30 %), en 2018.
On dénombre 730 professionnels de santé résidant en Meurthe-et-Moselle et Ardennes et travaillant en Belgique.
Le fait de travailler à l’étranger est lié à différents facteurs :

  • La catégorie socio-professionnelle : en 2015, les ouvriers des Hauts-de-France ont une probabilité de travailler à l’étranger plus élevée que les autres catégories sociales.
  • La distance par rapport à la frontière : un salarié qui vit dans une commune frontalière a 2 fois plus de chances d’être travailleur frontalier que ceux résidant de 1 à 10 minutes de la frontière en voiture.
  • La possession d’un mode de transport individuel : un salarié ne possédant pas de voiture a 4 fois moins de chances d’aller travailler en Belgique.
  • Le genre : les femmes ont une probabilité inférieure de 30 % à celle des hommes de travailler en Belgique
  • L’âge : la probabilité est deux fois supérieure entre 24 et 34 ans qu’entre 54 et 64 ans.
  • La langue : le fait de résider à proximité d’un arrondissement francophone permet d’avoir 40 % de chances supplémentaires d’être frontalier par rapport à ceux résidant à proximité d’un arrondissement néerlandophone.

Les flux de la Belgique vers la France se situe en 2023 autour de 8 391 personnes.

L’évolution du statut fiscal des travailleurs frontaliers sur la frontière franco-belge

Un statut de "travailleur frontalier" existait en application de la convention fiscale entre la France et la Belgique de 1964. Les Français résidant en France et travaillant en Belgique bénéficiaient de salaires légèrement supérieurs pour certains postes à ceux pratiqués en France et surtout nettement moins imposés sur le revenu qu’en Belgique. Aujourd’hui, seuls les travailleurs frontaliers bénéficiant du statut avant le 1er janvier 2012 peuvent le conserver et continuer à payer leurs impôts en France jusqu’en 2033. Ce changement n’a pas entraîné de baisse des flux de travailleurs frontaliers. Ce régime a vocation à disparaître, y compris pour les personnes qui y étaient éligibles en 2011 ; ce sera le cas à partir de 2034.

Les déplacements liés à la consommation

De multiples flux de proximité s’exercent depuis longtemps de part et d’autre de la frontière franco-belge. La croissance des achats transfrontaliers est constante depuis 2009. Les échanges commerciaux ont toujours été très intenses en raison d’une forte attraction pour les produits du pays voisin (hypermarchés avec courses alimentaires côté français, bricolage-jardinage notamment avec ouverture dominicale des commerces côté belge). Plus d'infos

Les échanges dans les domaines social et éducatif

En ce qui concerne la formation et le secteur social, les échanges abondent principalement de la France vers la Belgique. Si un nombre assez limité de Belges viennent faire leurs études universitaires en France, à l’inverse les étudiants français constituent pour leur part 10% du nombre total des étudiants scolarisés en Belgique. Attirés par les filières médicales et dentaires, ils sont environ 20 000 à étudier dans les universités belges. En 2006, un décret des autorités belges a fixé un quota de 30% d'élèves non-résidents pour encadrer ce flux. Pour maintenir sa politique de quota, la Belgique doit prouver que les étudiants français des filières médicales et paramédicales ont tendance à rentrer chez eux une fois leur diplôme obtenu et que ces départs représentent un manque d'effectif dans les professions médicales en Belgique et une menace pour l'efficacité et la qualité de son système de santé publique.

De même, entre 6000 et 7000 élèves français vont à l’école en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie. Ce phénomène s’explique par l’existence en Belgique d’un système scolaire spécialisé pour les enfants en grande difficulté, handicapés et de filières de spécialisations rares, ouvertes aux élèves dès le secondaire.
Les échanges dans le domaine de l’enseignement s’appuient désormais sur une plateforme commune fédérant quatre clusters au sein de l'Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai et de nombreux projets transfrontaliers (27 financés par le programme FWVL 2007-2013). La coopération s’est fortement intensifiée et vise notamment à promouvoir l’alternance transfrontalière, la reconnaissance des diplômes et certificats de qualification de part et d’autre de la frontière ou encore l’apprentissage des langues nationales.

L’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole (ADULM) a publié un dossier sur le "Vivre ensemble dans la métropole transfrontalière".



Photo : Thierry Verbeke