France-Belgique

Frontière France-Belgique

Frontière France-Belgique

Une frontière-creuset

La frontière franco-belge, dont le tracé remonte au début du XVIIIe siècle, constitue une véritable "frontière-creuset"1. Son tracé ne correspondant à aucun obstacle physique (relief ou fleuve), elle a toujours été un lieu de passage et de contact. Cette spécificité géographique explique la densité des territoires qui la bordent, ainsi que le nombre et la proximité des agglomérations dans cet espace.

Les territoires de part et d’autre de la frontière sont ainsi marqués par une forte densité et un réseau de villes proches les unes des autres. La continuité urbaine est parfois telle que la frontière se trouve gommée, les rues se prolongeant d’un pays à l’autre. C’est le cas pour l’agglomération de Dunkerque, sur le littoral de la Mer du Nord ainsi que pour les agglomérations de Lille et de Longwy.

Deux espaces urbains transfrontaliers se distinguent plus particulièrement par leur densité : l’agglomération "Dunkerque-Flandre occidentale-Côte d’Opale" et "l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai", qui constituent les centres de la coopération, du développement économique des territoires et de la mobilité transfrontalière.

L’imbrication extrême des territoires a favorisé l’émergence d’une culture linguistique commune (entre Wallons et français). Cependant, les trois communautés qui les composent - française, flamande et wallonne - ont conservé chacune leur identité, leur mode de fonctionnement et leur développement économique.

La coopération entre les espaces naturels protégés sur cette frontière est l’une des plus anciennes en Europe. Depuis 2021, le réunit le Parc naturel régional Scarpe-Escaut côté français (1968) et le Parc naturel des Plaines de l’Escaut côté belge (1996). Une coopération réunit également le Parc naturel régional des Ardennes et le Parc naturel de Viroin-Hermeton.

  1. Caractérisée par une absence d'obstacles naturels, une frontière-creuset doit son tracé à l'histoire davantage qu'à la géographie. Elle s’oppose en cela à une frontière-glacis. Véritable lieu d’échanges et de contact, elle connaît souvent une urbanisation importante et permet l’émergence de référentiels culturels communs (la langue par exemple) des deux côtés de la frontière.