France-Italie-Monaco

Frontière France-Italie-Monaco

Frontière France-Italie-Monaco

Des territoires hétérogènes

La frontière franco-italienne se caractérise par l’hétérogénéité des territoires qui la bordent. L’espace transfrontalier est ainsi marqué par l’étendue des reliefs alpins et par le littoral qui, situé de part et d’autre de la frontière, présente de nombreuses similitudes, notamment par son relief marqué et complexe et par son urbanisation en filament le long de l’étroite bande littorale.

Sur la frontière alpine, qui sépare des zones faiblement peuplées, à dominante rurale et des espaces naturels protégés, la coopération transfrontalière est de plus en plus reconnue comme un vecteur important de développement durable. Les coopérations au sein de l’Espace Mont-Blanc (trinational avec la Suisse) et entre les parcs naturels français et italiens  sont parmi les plus avancées en Europe.

Dans les territoires transfrontaliers des "Hautes Vallées" (Briançonnais côté français et vallées piémontaises côté italien), les relations de longue date entre les habitants façonnent la coopération transfrontalière au sein des  territoires, concrétisée par la création de la "Conférence des Hautes Vallées", une association de droit italien qui regroupe les collectivités du Grand Briançonnais, de la Maurienne et des Vallées piémontaises.

L’urbanisation est surtout présente sur le littoral azuréen qui comprend trois agglomérations : Nice, Cannes-Antibes-Grasse et Monaco-Menton. Cette urbanisation se poursuit côté italien par les villes de Vintimille, Bordighera, San Remo et Imperia pour former une agglomération transfrontalière en filament. Côté italien, Turin joue le rôle de principal pôle économique. L’arrière-pays transfrontalier est faiblement peuplé, enclavé et le relief y constitue une contrainte forte.

La frontière maritime s’étend du Var et des Alpes-Maritimes aux îles de Corse et de Sardaigne, jusqu’ aux régions littorales de Ligurie et de Toscane. La géographie montagneuse et cloisonnée des îles marque les territoires en profondeur, tant au niveau social et culturel qu'au niveau économique. Les deux îles doivent surmonter des problèmes liés notamment à l’accessibilité et aux transports. Les enjeux territoriaux portent également sur l’énergie, les télécommunications, l’agriculture et le développement économique. Afin d’y répondre, la Corse et la Sardaigne mènent conjointement des actions de coopération, particulièrement dans le domaine maritime.

Des flux concentrés sur une large bande côtière

A l'exception des coopérations menées entre les territoires de montagnes et les parcs frontaliers, les relations de proximité sur la frontière se concentrent sur une étroite bande côtière, large d'une quinzaine de kilomètres, entre Nice et Imperia, ou plus précisément entre Monaco et San Remo.

Contrairement à d’autres territoires situés de part et d’autre de la frontière française, les migrations domicile-travail transfrontalières sont peu importantes.

Les migrations de travailleurs entre les deux pays se concentrent ainsi quasi exclusivement sur le littoral méditerranéen. 316  travailleurs frontaliers1 résidant dans les Alpes-Maritimes travaillent en Italie. Ces travailleurs vivent pour la plupart dans les communes de Nice et de Menton et exercent leurs activités dans les zones d’emploi avoisinantes. Dans le sens inverse, on estime à 1500 le nombre de travailleurs frontaliers italiens en provenance des provinces d’Imperia, Cuneo et de la ville métropolitaine de Turin. Quatre fois plus nombreux, ces travailleurs frontaliers de la province d’Imperia se rendant en France, vivent dans les communes les plus proches de la frontière française situées sur le littoral : Vintimille compte 86 frontaliers qui travaillent en France.

Monaco constitue le second pôle d’emploi de cet espace transfrontalier après Nice. L’essentiel de ces emplois sont occupés par des travailleurs frontaliers. On dénombre 47 009 travailleurs frontaliers à Monaco, dont 4 447 venant d’Italie (soit 9,5%). Le reste provient de la France avec 42 562 travailleurs frontaliers, dont 31,4% viennent des communes françaises limitrophes et 67,8% du reste des Alpes-Maritimes (hors communes limitrophes)..

L'interpénétration transfrontalière est toutefois loin d'atteindre un niveau semblable à celle de l'agglomération franco-suisse de Genève ou de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. Là encore, les relations transfrontalières sont largement conditionnées par la topographie montagneuse, qui a empêché la formation d'un véritable continuum urbain : ainsi, Menton est séparée de Vintimille par une arête alpine qui se jette directement dans la mer.

Les relations de proximité franco-monégasque

L’agglomération urbaine franco-monégasque, constituée de la principauté de Monaco et des communes françaises avoisinantes est la source de nombreux flux de proximité.

Dans cette métropole transfrontalière, la Principauté de Monaco, les collectivités, les services déconcentrés de l'Etat doivent  gérer des problèmes de proximité immédiate, en matière d'aménagement, de circulation, de flux de transport et de stationnement, d'assainissement, de transport en commun. Ces questions de proximité sont traitées selon deux modalités, par la Commission mixte de coopération franco-monégasque, et de manière pragmatique par la Principauté de Monaco en ayant notamment recours à des sociétés de droit privé monégasque à capitaux publics (type SMA).

Le traitement des questions de proximité repose sur plusieurs accords franco-monégasques antérieurs au processus de décentralisation, processus qui se traduit aujourd'hui par l'intégration des communes riveraines de Monaco dans des structures intercommunales, par l'apparition de nouveaux modes de planification et de contractualisation des investissements publics.

  1. Chiffres de 2010 actualisés par la MOT.