Développement économique

Sommaire

Enjeux multi-niveaux

La crise sans précédent de Covid-19 a eu un impact conséquent sur le marché unique européen en provoquant la fermeture des frontières en Europe et des restrictions d’approvisionnement de produits critiques.
Pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire, le budget de l’Union Européenne pour 2021-2027 a été renforcé pour rendre le marché unique plus résilient et mener la transition vers une économie plus durable, numérique, et compétitive à l'échelle mondiale. La stratégie industrielle 2020 a également fait l’objet d’une mise à jour. A cet effet, elle se concentre sur des domaines clés tels que la gestion des dépendances stratégiques de l’Union avec pour objectif de renforcer l’autonomie stratégique ouverte de l’UE ou l’accélération de la double transition à la fois écologique et numérique.
Afin de reconstruire l’Europe de l’après-Covid, l’Union européenne a également mis en place un instrument temporaire destiné à stimuler la reprise : NextGenerationEU. Il s’agit du plus vaste train de mesures de relance jamais financé par l’UE. Un budget de 1 800 milliards d’euros a été débloqué afin de construire une Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente. Il s’agit de réparer les dommages économiques et sociaux causés par la pandémie de Covid-19.

La nouvelle politique de cohésion mise en place pour la période 2021-2027 accorde une place importante au développement économique et numérique. L’objectif stratégique 1 de cette nouvelle politique demande la « transformation vers une économie intelligente et innovante ».
Cette nouvelle politique vise à renforcer les liens avec le semestre européen et la gouvernance économique de l’Union en soutenant des réformes qui visent à mettre en place un environnement favorable aux investissements. L’objectif est de permettre aux entreprises de prospérer au sein de l’UE.

Plus d’infos sur les objectifs stratégiques de la politique de cohésion

L’une des priorités de la Commission Von der Leyen pour la période 2019-2024 est la constitution d’une « Europe adaptée à l’ère numérique ». Cette priorité inclut une boussole numérique reflétant la vision et les pistes proposées par la Commission pour la transformation numérique de l’Europe d’ici à 2030. Elle établit quatre points principaux :

  • Des citoyens disposant de compétences numériques et des professionnels du numérique hautement qualifiés ;
  • Des infrastructures numériques sûres, performantes et durables ;
  • La transformation numérique des entreprises (avec notamment le doublement du nombre de licornes en Europe et un usage pour au moins 3 entreprises sur quatre des services numériques en cloud, big data et intelligence artificielle) ;
  • La numérisation des services publics (avec un accès pour les citoyens aux dossiers médicaux électroniques d’ici à 2030)

Enjeux pour les territoires transfrontaliers

Les territoires transfrontaliers couvrent 40% du territoire de l’Union européenne et produisent 30% de son PIB. Ils accueillent 2 millions de travailleurs transfrontaliers chaque jour.

Pour la coopération transfrontalière en matière de développement économique, les différentiels de fiscalité, de salaires, de taux de chômage, de prix, la diversité linguistique, administrative, culturelle, etc. sont autant de contraintes, mais aussi d’opportunités selon l’angle considéré. Ménages et entreprises tirent profit de ces différentiels dans leur choix d’implantation et de recours aux marchés (notamment au marché du travail) de l’autre côté de la frontière. La maîtrise par les travailleurs ou par les entreprises de plusieurs langues, cultures, environnements administratifs, etc. constitue un atout pour ouvrir leur horizon, non seulement au territoire transfrontalier, mais de façon plus large à l’ensemble des pays concernés, voire au niveau européen ou global.

Les entreprises, comme les territoires sont en concurrence, au sein même des espaces nationaux, et d’autant plus en contexte transfrontalier. Les autorités publiques, dans leurs démarches de soutien au développement économique, restent souvent dans le cadre des Etats. Mais en participant à l’Union européenne, ceux-ci ont choisi de coopérer. Cette coopération ne doit pas seulement se développer "par le haut", entre Etats et avec les institutions européennes, elle peut aussi se développer par le bas, entre citoyens, entreprises, collectivités locales, universités, etc. Les territoires transfrontaliers ont vocation à être des laboratoires de l’intégration européenne.

S’agissant des entreprises, les plus grandes étant plus spontanément disposées à la prise en compte de la dimension internationale et donc notamment transfrontalière, cette réflexion concerne en premier lieu les PME dont l’internationalisation est un enjeu majeur. Les PME représentent en effet la majeure partie des entreprises de l’UE et constituent une source essentielle d’innovations (notamment numérique). Pourtant, leur potentiel transfrontalier n’est pas toujours pleinement exploité. Les grandes firmes portent également une responsabilité sociale à l’égard du développement régional, transfrontalier en particulier.

Un autre enjeu majeur pour les territoires transfrontaliers est le manque d’interopérabilité des systèmes numériques, en particulier, s’agissant la mise en place de services publics transfrontaliers numériques. Les personnes vivant dans des régions frontalières se trouvent souvent loin des services situés à l’intérieur de leurs frontières nationales et qui sont souvent insuffisamment connectés numériquement. Or, ces personnes peuvent potentiellement disposer de services de proximité plus proches simplement en traversant la frontière.

En savoir plus sur les services publics

Volet transfrontalier des SRDEII : un premier pas vers une prise en compte du potentiel transfrontalier en France

La loi NOTRe a rendu obligatoire la rédaction par les régions d’un schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII). Ce document de planification économique et stratégique doit définir des orientations en matière d’aides aux entreprises, de soutien à l’internationalisation et d’aide à l’investissement immobilier et à l’innovation des entreprises.
Les régions ont la possibilité d’intégrer dans ces SRDEII un volet transfrontalier.
Les régions ont pu se saisir de cette opportunité pour réaliser un diagnostic économique de leur territoire, intégrant les enjeux transfrontaliers et identifiant des opportunités et dynamiques de coopération. Ce type d’exercice est très favorable pour faciliter l’organisation de processus de gouvernance économique des territoires transfrontaliers et commencer à penser le développement économique en transfrontalier, de manière intégrée. 

A cet égard, au travers de son SRDEII 2016-2021, la Région Grand Est souhaite renforcer l’attractivité et la compétitivité à l’international du Grand Est grâce à sa « géographie à 360° » au cœur de l’Europe et à une dynamique partenariale transfrontalière. Parmi les actions visées, la création d’une « agence franco-allemande 4.0 » dans le but d’accompagner les entreprises tant en matière d’export que d’implantations à l’étranger.