La parole aux députés frontaliers français

Michel Liebgott, Député de la Moselle1

« En tant que député d’une circonscription frontalière avec le Grand Duché de Luxembourg, je mesure combien la coopération transfrontalière est impérative pour nos territoires et leur développement. Rendez-vous compte qu’à lui seul, ce petit pays par ses dimensions géographiques, capte 22% de l’ensemble des flux de travailleurs frontaliers français, soit 360 000 personnes.
Si, en effet, le dynamisme du marché de l’emploi au Grand Duché de Luxembourg bénéficie à ses territoires contigus et apporte un pouvoir d’achat supplémentaire indéniable aux euro-travailleurs2, il n’en demeure pas moins que cela occasionne également un certain nombre de difficultés.
C’est par exemple le cas dans le domaine de la mobilité, avec les autoroutes A31 et A30 qui sont régulièrement congestionnées par le flux des travailleurs frontaliers nonobstant le développement des liaisons par transports en commun, ou encore dans celui du financement des nouveaux services demandés aux collectivités territoriales3 par ces migrants pendulaires, sans que ces dernières ne bénéficient de retombées fiscales puisque le Grand Duché de Luxembourg prélève l’impôt sur les revenus à la source.  
Sur tous les sujets de la coopération transfrontalière, une Commission Intergouvernementale franco-luxembourgeoise a instituée par une convention le 21 janvier 2010. Tous les ans depuis cette date, celle-ci se réunit pour faire un point d’étape et redonner des orientations à propos des nombreux dossiers de coopération dont elle a la charge, en l’espèce le développement du site d’Esch-Belval4, l’offre de soins transfrontalière, les infrastructures de transport, l’éducation avec, par exemple, la récente ouverture d’une classe préparatoire aux grandes écoles françaises à Echternach (Lux), les coopérations universitaires, la formation professionnelle, la protection sociale des travailleurs frontaliers ou encore l’offre touristique et culturelle. »

  1. Egalement Président du groupe d’amitié France-Luxembourg à l’Assemblée Nationale, Membre de la Conférence Intergouvernementale franco-luxembourgeoise.

  2. Dans le canton directement frontalier de ma circonscription, celui de Fontoy, l’INSEE indique que le revenu moyen peut être réévalué de 22%.

  3. Espaces multi-accueil pour la garde des enfants, parkings de co-voiturage…

  4. Dont la coordination est assurée par le GECT créé il y a peu entre la Communauté de Communes du Pays-Haut Val d’Alzette et 4 communes luxembourgeoises dont Esch-sur-Alzette.