Bilan et leçons tirées de deux années de gestion de crise aux frontières européennes

Apports
L’analyse a révélé la nature complexe des interdépendances transfrontalières. Les autorités publiques ne disposaient pas d’une vision claire, et lorsque la crise s’est produite elles ont réagi dans leurs cadres nationaux, qui se tournent le dos sur chaque frontière, ce qui a entraîné de grandes difficultés de coordination transfrontalière, et des mesures de gestion des frontières inappropriées, disproportionnées, injustes, voire violentes. Ainsi, les régions frontalières ont été plus sévèrement touchées que les autres territoires. En outre, la nature réelle et le fonctionnement quotidien des frontières se sont avérés largement incompris, tant par les acteurs publics que privés.
La gestion des frontières doit être réinventée, en considérant les frontières non seulement comme des lignes, mais aussi comme des régions transfrontalières où vivent des personnes. Les politiques futures devraient être fondées sur une vision globale à 360 degrés ; une responsabilité commune des institutions locales, nationales et européennes vis-à-vis des habitants des frontières ; une coordination horizontale, verticale et diagonale ; le passage d’une coopération volontaire à une collaboration obligatoire, avec des mandats d’action transfrontaliers donnés aux institutions. Les recommandations abordent deux aspects : la gestion locale de la région transfrontalière et la gouvernance multi-niveaux des frontières.