Background Image
Previous Page  12 / 40 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 12 / 40 Next Page
Page Background

Développement

économique

transfrontalier

12

Guide pratique : la construction des partenariats

 Dans un contexte

transfrontalier, les asymétries

de compétences entre les

partenaires de part et d’autre de

la frontière peuvent représenter

un défi pour la coopération. Par

ailleurs, dans un pays comme

la France, sur de nombreux

sujets économiques importants

(la fiscalité par exemple), le

pouvoir décisionnaire est au

niveau central, alors que la

connaissance fine du terrain est

au niveau local. Par conséquent,

il est utile de

renforcer les

canaux d’information locaux

– nationaux et la gouvernance

multi-niveaux

.

E x e m p l e s :

Plusieurs Commissions

Intergouvernementales (CIG)

sont chargées de faciliter l’étude

et la résolution des problèmes de

voisinage dans les régions trans-

frontalières

(franco-germano-luxembour-

geoise, franco-luxembourgeoise,

franco-germano-suisse, franco-

suisse). Les CIG formulent des

recommandations, des révisions de

textes contractuels par exemple,

à l’intention des gouvernements.

Elles peuvent faire appel à des

experts, tels que des représentants

des ministères ou des collectivités

locales.

Les dialogues franco-suisse

et franco-allemand

sur la

coopération transfrontalière

ont des objectifs similaires

aux CIG. Ils rassemblent des

représentants ministériels, des

services déconcentrés de l’État

et des collectivités régionales et

traitent des différentes questions

transfrontalières, y compris de

fiscalité et d’économie.

Comment pérenniser le partenariat ?

Une gouvernance efficiente du développement économique transfrontalier

requiert la pérennité du partenariat stratégique. L’objectif est de s’engager dans la durée,

voire d’évoluer vers des relations contractuelles, structurelles et d’allouer un financement

pour la mise en œuvre de stratégies conjointes. Le défi est de dépasser l’implication

personnelle des techniciens ou des élus, pour engager la structure

dans son ensemble et à long terme.

Par ailleurs, pérenniser ne veut

pas dire préserver le même

partenariat inchangé pendant

des années. Cela peut signifier

faire évoluer la composition de

la structure de gouvernance,

en variant à la marge les

partenaires impliqués, ou bien

modifier les objectifs poursuivis.

La pérennisation du

partenariat peut être

influencée par plusieurs

facteurs :

• Les calendriers des élections

de part et d’autre des frontières

et le turnover des personnes

rendent complexe la mise

en place d’une coopération

continue et durable. En ce sens,

la capacité à

surmonter les

différences de calendrier

influe

beaucoup sur la pérennité du

partenariat.

• La

bonne connaissance

mutuelle des partenaires

(en termes d’organisation

territoriale, compétences,

stratégies et politiques) est

un gage de pérennité. Les

almanachs, les annuaires, ainsi

que les formations permettent

de diffuser et d’actualiser cette

connaissance.

• En plus du partenariat

stratégique, qui rassemble le

plus souvent les collectivités,

les chambres de commerce, les

agences de développement,

il est utile de créer un

réseau

d’experts

(appartenant par

exemple à des clusters, centres

de recherche, zones d’activité

ou bien à la société civile), qui

alimente la réflexion stratégique

en informations précises et

actualisées. Cela permet de

créer un lien précieux entre

le niveau décisionnaire et le

terrain, ainsi que d’assurer la

transmission de la connaissance

et la capitalisation.

• Un

engagement pluriannuel

contractuel

(convention

de coopération, structure

transfrontalière) permet de

s’inscrire dans la durée en

formalisant des axes de travail

et, éventuellement, un apport

financier.

L’évaluation de l’impact

des stratégies et des actions

entreprises

peut encourager

la structuration du partenariat

dans la durée, mais aussi son

évolution pour améliorer les

politiques mises en œuvre.

Il est important de définir

des indicateurs pertinents

qui peuvent être mesurés

en transfrontalier (PIB, taux

de chômage, taux d’activité,

création d’entreprise, nombre

d’emplois, etc.).

• Enfin,

renforcer la visibilité

du partenariat pour les

citoyens et les entreprises

peut avoir des retombées

positives sur l’adhésion aux

stratégies et leur mise en

œuvre. Cela peut passer par

une communication sur l’impact

de la coopération ou des

témoignages sur des projets

concrets.