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Questions à Annie Genevard, vice-présidente de l'Assemblée Nationale, députée du Doubs

Les territoires de montagne, du fait de leur spécificité, bénéficient des politiques publiques dédiées. En quoi la problématique transfrontalière y revêt-elle une complexité supplémentaire ?

Les territoires frontaliers génèrent une économie et une organisation du territoire particulières avec d’importantes variations d’un massif à l’autre. Les zones frontalières doivent être considérées au pluriel. Parmi les problématiques propres aux territoires de montagne, il faut d’abord souligner le sujet de la mobilité et des embouteillages quotidiens, car les infrastructures sont inadaptées. La montagne est une frontière naturelle ce qui limite aussi les flux, car certains cols rendent les passages difficiles. Il est important de développer le transport ferroviaire et de développer l’offre de transports collectifs publics.


La frontière est une ligne de coopération. Le mouvement de travailleurs frontaliers a toujours existé avec une ampleur variable suivant les périodes, en fonction de l'intensité des facteurs souvent contradictoires qui le conditionnent : niveau des salaires, régime d'assurances, conditions de transport.

La problématique transfrontalière met en évidence une série de problèmes semblables : émigrations de frontaliers, disparité des rythmes de croissance, difficultés de concilier les objectifs nationaux de la politique d'aménagement du territoire. Elle est aussi positive et un moteur de développement pour le bassin de vie, parfois la région entière.

Quelles expériences ont été vécues dans ces territoires depuis la crise sanitaire ?


La crise sanitaire a mis en tension les sujets du quotidien qu’il s’agisse de la coopération ou des contraintes qui pèsent sur l’organisation de la vie locale. Dans les Pyrénées, des files d’attente ont été réservées pour les professionnels de la santé. La Suisse a accueilli des personnes en réanimation et des contacts sont d’ailleurs maintenus pour une éventuelle seconde vague. Il y a aussi eu des difficultés. Par exemple, le manque d’uniformité des politiques de protection autant au niveau des États que des régions.

Vous présidez l’Association Nationale des Elus de la Montagne (ANEM), ainsi que le groupe transfrontalier du Conseil National de la Montagne (ANCT, France). Qu’attendez-vous d’outils d’ingénierie comme la MOT ?

Il ressort de nos travaux un besoin de réflexion sur : la mobilité, l’énergie (par exemple des parcs éoliens avec des règlementations différentes selon les États), l’harmonisation des normes, l’eau, la forêt, la Santé, la formation (le phénomène dit de 'fuite des talents'), l’immigration (notamment la gestion des mineurs non accompagnés), les disparités en matière de taxe.

Rendez-vous lors de la TR#8, pour suivre l'intervention d'Annie Genevard. Plus d'infos

Photo : La Vallée de Joux, frontière franco-suisse
Copyright : Vallée de Joux, tourisme.