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Elections européennes : trois questions à Marie-Thérèse Sanchez-Schmid, députée européenne

Mars 2014

Elections européennes : trois questions à Marie-Thérèse Sanchez-Schmid, députée européenne

Marie-Thérèse Sanchez-Schmid a créé en novembre 2012, avec Gilles Pargneaux, député européen, un groupe de liaison transfrontalier au Parlement européen destiné à sensibiliser les députés européens sur les problématiques transfrontalières.

Quelles ont été les actions menées par le groupe de liaison transfrontalier au Parlement européen ?
Le groupe de liaison transfrontalier est un groupe de travail inédit au Parlement européen, un groupe transpartisan qui s’intéresse spécifiquement à la question des frontières et de la coopération transfrontalière. Nous avions remarqué, avec Gilles Pargneaux, que même si la frontière est au cœur du projet européen, personne ne l’envisageait comme un angle de réflexion à part entière. L’objectif de ce groupe est de réunir et de sensibiliser nos collègues sur les problématiques qui se posent concrètement sur chaque frontière européenne, afin de partager les succès, trouver des solutions aux difficultés et faire avancer l’Europe pour ceux qui la vivent au quotidien. Nous avons tenu plusieurs réunions depuis 2013, afin d’évoquer l’approfondissement du marché intérieur, la stimulation de l’emploi transfrontalier, l’augmentation des crédits Interreg, la réconciliation transfrontalière en Irlande.

Quelles sont vos préoccupations transfrontalières actuelles ?
La votation suisse et la révision de la directive sur les travailleurs détachés a mis en lumière la problématique de l’emploi transfrontalier. La crise économique, la hausse du chômage et l’inadaptation des règles européennes ont fait ressurgir la peur du plombier polonais. Celui-ci prend plusieurs visages : le camionneur roumain ou, chez moi à Perpignan, le maçon espagnol. Avec la votation suisse, le choc est d’autant plus grand que pour la première fois nous prenons conscience qu’il existe des travailleurs détachés français dans l’UE. L’emploi transfrontalier est donc aujourd’hui le sujet majeur que nous devons traiter.

Comment valorisez-vous le transfrontalier dans le cadre de la campagne pour les élections européennes ?
La coopération transfrontalière est difficile à promouvoir, surtout en temps de crise, car elle est complexe et émotive. La culture administrative nationale n’accepte que difficilement le changement, l’ouverture et les solution "ad hoc", ce qui rend aride toute tentative de simplifier les règles. Surtout, la frontière est fantasmée comme le dernier rempart face à la crise, l’ultralibéralisme, la mondialisation et ses "concurrences déloyales". La coopération transfrontalière n’est plus vue comme un atout mais comme une menace. Nous devons repenser la notion de frontière dans la campagne européenne pour en faire un potentiel de croissance et de coopération.

 

 

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