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Brexit : l’avenir des coopérations autour de l’espace Manche en danger

Mars 2021

Brexit : l’avenir des coopérations autour de l’espace Manche en danger

Depuis son entrée en vigueur le 31 janvier 2020, les effets du Brexit sur les territoires tournés vers la Manche sont tangibles. De part et d’autre, les nouvelles normes en matière d’exportations pénalisent les petits producteurs, le secteur de la pêche et de l’agro-industrie ainsi que le tertiaire (tourisme, restauration). La conjoncture liée à la double crise (Covid et Brexit) met également en danger les nombreuses lignes transmanche.

S’il est encore difficile d’identifier toutes les conséquences du Brexit, cette frontière renforcée est à l’origine d’une évolution dans la géographie des routes maritimes, pouvant se révéler plus ou moins avantageuse selon les pays. L’Irlande, par exemple, bénéficie d’une réorientation et d’une hausse des trafics entre ses ports et le continent, avec des opérateurs privilégiant des itinéraires plus longs et plus coûteux pour rester dans l’UE : une opportunité à saisir pour l’ensemble des régions atlantiques françaises.

Si l’UE a prévu une Reserve d’ajustement pour le Brexit (BAR), fonds de compensation de 5 milliards pour pallier, d’ici 2023, les nouvelles dépenses et les effets néfastes engendrés par les mises aux normes, la France conteste les critères de calculs choisis dans la répartition budgétaire, tenant principalement compte des flux macroéconomiques entre les Etats membres.La MOT remarque que la dimension "territoriale" est totalement absente de cette BAR : la spécificité frontalière n’étant prise en compte que par la question de la "gestion de la nouvelle frontière externe" (douanes, contrôles phytosanitaires…).

Une autre question épineuse concerne l’avenir des coopérations territoriales pour la période 2021-2027, suite à la disparition d’Interreg France-Angleterre: le programme transfrontalier aux frontières françaises doté de la plus large enveloppe.
A l’avenir, le principal programme européen restant à disposition des partenaires britanniques sera ‘Horizon Europe’ (R&D).
Néanmoins, les partenaires britanniques pourront ponctuellement prendre part à des projets Interreg transnationaux (Atlantique, Europe du Nord-Ouest, Mer du Nord) en mobilisant leurs ressources propres.

Outre-Manche, afin de remplacer les fonds structurels, le gouvernement britannique s'est engagé à mettre en place un Shared Prosperity Fund visant à "réduire les inégalités entre les communautés" (mais aux montants fortement réduits par rapport aux financements européens), un fonds Levelling up, qui soutiendra la régénération des centres-villes, les projets de transport local et les biens culturels et patrimoniaux, ainsi qu’un nouveau Turing scheme, remplaçant Erasmus+.

A noter, la MOT met à disposition de ses membres un rapport d’étonnement sur la coopération transfrontalière entre le Finistère et Cornwall Council, réalisé dans le cadre d'un bon-à-tirer pour le Département du Finistère (membre du réseau) : "Vers un renouvellement de la coopération Finistère-Cornwall dans un contexte post-Brexit".
Pour le télécharger, merci de vous connecter à l'Espace membres ->  "Bons-à-tirer et études".

 

Photo : MOT

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