« The sea as a connector » : retour sur la session maritime de l’EuRegionsWeek 2024

La MOT et le Comité européen des Régions se sont associés à l’occasion de la Semaine européenne des Régions et des Villes 2024 pour proposer une session politique autour de l’avenir des coopérations maritimes. Retrouvez le replay en ligne !

Intitulée « Building strong maritime cooperation for sustainable growth in coastal and insular régions », cette séquence a réuni :

  • Marie-Antoinette Maupertuis, en tant que vice-Présidente de la MOT aux coopérations maritimes et spécifiques et présidente de l’Assemblée de Corse ;
  • Mathias Lindström, directeur du GECT Kvarken Council, seul GECT ayant été établi dans les pays nordiques et autour d’une frontière maritime ;
  • Mercedes Acitores, du programme Interact, qui appuie les programmes Interreg ;
  • Karsten Uno Petersen, représentant de la COTER du Comité des Régions et rapporteur sur l’avenir de la Coopération territoriale européenne ;
  • et enfin Jean-Pierre Halkin, pour représenter le point de vue de la Commission Européenne (DG REGIO).

« C’est assez étonnant que l’on se retrouve aujourd’hui à faire du lobbying pour la coopération maritime, alors même que, tout au long de l’histoire, la mer a toujours été la manière la plus simple de connecter et de faire du commerce entre une ville et l’autre » a rappelé en ouverture Karsten Uno Petersen, en évoquant l’histoire des villes hanséatiques, notamment au Danemark.
Et Marie-Antoinette Maupertuis de poursuivre : « 22 sur 27 Etats membres ont une frontière maritime. Nous sommes des espaces économiques de production, d’échanges d’idées et de marchandises. Nos coopérations méritent d’être reconnues au même titre que les coopérations terrestres ».
Jean-Pierre Halkin a insisté sur le fait que pour protéger les mers et leurs écosystèmes, il faut agir à l’échelle des bassins maritimes, qui sont transnationaux par essence. Ces « biens publics transfrontaliers » dépendent souvent des activités menées sur terre, principales sources des pollutions maritimes. Ces mers sont en pleine évolution et représentent toutefois aussi un potentiel en matière de production d’énergie renouvelable offshore.
Mercedes Acitores a insisté sur le fait que, même si la coopération nécessite des financements, il s’agit également de trouver des manières plus intelligentes de « faire projet ensemble ». Par ailleurs, elle a tenu à rappeler que, pour certains programmes Interreg considérés comme « maritimes », cette dimension n’est pas si présente ou alors est vue par les partenaires des projets comme étant transversale à l’ensemble des activités. Par ailleurs, une remise en question du modèle du « tout-tourisme » en matière de développement économique des espaces côtiers est aujourd’hui essentielle, en parallèle de celle de la digitalisation des espaces insulaires.
Mathias Lindström a tenu à surligner que les espaces de coopération actuels sont parfois trop étendus. Un travail pour définir les « zones fonctionnelles » qui concentrent les principaux enjeux (îles, détroits, etc.) serait nécessaire afin de mieux redistribuer les financements. Il fournit l’exemple de la coopération entre Umeå (Suède) et Vaasa (Finlande), désormais reliées par une ligne de ferry innovante et bas carbone, ligne qui n’existerait pas sans l’appui initial d’Interreg.
Jean-Pierre Halkin a cité les consultations sur le Post-27 lancées par la Commission, qui souhaite voir les mers de demain comme des « connecteurs », tout en rappelant qu’Interreg est reconnu aujourd’hui par les acteurs comme un outil unique, permettant des approches qui sont à la fois multi-niveaux, « place-based » et multi-sectorielles.
De nombreux témoignages de la salle (programmes Interreg Maritimes, DG MARE, CRPM…) ont enrichi et poursuivi les échanges, notamment en insistant sur le besoin d’identifier de nouvelles modalités de coopération avec le Royaume-Uni, depuis le Brexit et la disparition des programmes Interreg ; sur les complémentarités et les synergies entre les stratégies macro-régionales et les stratégies de bassins maritimes ; et sur les défis, y compris géopolitiques, en Mer Méditerranée.
La rediffusion intégrale de la session est disponible ici.Pour aller plus loin, retrouvez le focus de la MOT sur la coopération maritime.

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