Parc naturel européen Plaines Scarpe-Escaut
Pays
France, Belgique
Territoires concernés
Belgique : Région wallonne – France : Région Hauts-de-France
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Présentation
Le Parc naturel transfrontalier du Hainaut a été créé en 1996. En 2022, il s’est institutionnalisé sous la forme du GECT « Parc naturel européen Plaines Scarpe-Escaut ». Il est constitué de deux parcs naturels sur la frontière franco-belge :
– le Parc naturel régional Scarpe-Escaut côté français (créé en 1968, il s’agit du plus ancien PNR créé en France)
– et le Parc naturel des Plaines de l’Escaut côté belge (créé en 1996).
Le territoire représente environ 95 000 hectares (950 km²), 300 000 habitants et 130 villages et villes. Il est situé entre Lille, Valenciennes, Tournai et Mons. La constitution du GECT , réunissant les deux parcs, vise une meilleure prise en compte du bassin de vie à l’échelle transfrontalière. Il a obtenu la labellisation « Transboundary Park » par la Fédération européenne des Parcs naturels, Europarc.
Deux parcs frontaliers contigus
Le parc naturel régional Scarpe-Escaut (PNRSE) et le parc naturel des Plaines de l’Escaut (PNPE) forment un grand réservoir de biodiversité et de richesses naturelles reconnu à l’échelle européenne. Deux quarts de la superficie sont occupés par des espaces agricoles et un autre quart par des zones naturelles (forêts, marais, étangs, cours d’eau,…). En tout, près d’un tiers de la superficie totale est classée dans le réseau européen Natura 2000, réseau de préservation de la biodiversité. Sa forte densité de population, ses patrimoines industriels, miniers et naturels font du Parc naturel transfrontalier du Hainaut un territoire atypique, à l’intersection de grands pôles urbains (métropole lilloise, pôles valenciennois, douaisien et tournaisien).
Les premiers pas en coopération transfrontalière
Le 7 octobre 1983, les Régions wallonne et Nord-Pas-de-Calais ont conclu un protocole d’accord en vue d’unir leurs efforts, en concertation avec les collectivités départementales, provinciales et communales, pour promouvoir la création d’un « Parc naturel suprafrontalier » des Plaines de la Scarpe et de l’Escaut. Dans le prolongement de ce protocole, le PNRSE et l’Intercommunale de développement économique des arrondissements de Tournai, d’Ath et des communes avoisinantes (IDETA), structure porteuse du PNPE, ont promu une coopération de proximité, notamment en engageant des actions concrètes.
Les premières coopérations entre le parc français et les partenaires wallons s’engagent en 1989 dans le cadre du programme Interreg (1991-1994). Puis la coopération se développe avec le soutien d’Interreg II (1995-2001). Durant cette période, le parc prend une nouvelle dimension transfrontalière : la création wallonne en 1996 du Parc naturel des Plaines de l’Escaut, directement contigu, impulse l’union des deux parcs. Les deux parcs, affirmant une solidarité d’action, forment le Parc naturel transfrontalier du Hainaut. Après une première phase de coopération légère, qui a permis d’aboutir notamment à des circuits de randonnée transfrontaliers et à des échanges scolaires, les dialogues et rencontres entre élus et techniciens se multiplient, pour finalement aboutir à l’élaboration d’une des premières chartes transfrontalières pour un parc naturel européen.
En 2011, dans le cadre d’Interreg ,il remporte le prix de « projet stratégique 2011 », considéré comme l’un des plus « structurants et exemplaires en matière de mobilisation des acteurs et des territoires, autour d’une thématique stratégique en termes de coopération transfrontalière ».
Diverses conditions étaient réunies pour mettre en place une coopération transfrontalière naturelle :
- l’existence d’une frontière sans réel barrage linguistique et de fortes parentés entre les deux territoires frontaliers (densité de population, plaines alluviales, empreinte industrielle et en particulier minière…),
- un même concept de part et d’autre de la frontière : celui des parcs naturels habités,
- deux dynamiques de développement très proches l’une de l’autre avec des habitudes de travail en commun depuis 1996,
- la synergie favorisée par l’Union européenne, et le soutien constant des programmes européens,
- la proximité convergente de leurs missions inscrites dans les textes fondateurs des parcs naturels français et wallons, qui a facilité la définition d’une stratégie transfrontalière commune.
De nombreuses actions communes
La coopération, facilitée notamment par l’usage d’une langue commune, se manifeste à travers de nombreux axes thématiques.
La communication au public, à travers la création d’un logo et d’un nom commun « Parc naturel transfrontalier du Hainaut » s’illustre par un positionnement touristique unique : création de circuits transfrontaliers, de cartes touristiques communes, de points d’accueil complémentaires, d’événements communs, publication de brochures et ouvrages, etc. Cette communication passe également par un contact permanent avec le monde associatif.
Le Parc transfrontalier du Hainaut travaille à l’harmonisation de la gestion des milieux naturels ainsi qu’au développement de démarches éducatives et de sensibilisation à l’environnement et au paysage.
Un partenariat technique et scientifique donne lieu à de nombreuses études du milieu (flore, faune) et d’aménagement (notamment autour de la gestion des cours d’eau).
Enfin, l’agriculture et l’artisanat ont fait l’objet de nombreuses actions de coopération, notamment dans le domaine de la valorisation des produits fermiers locaux et dans l’étude comparée des mesures agro-environnementales.
Reconnaissance européenne
En 2013, le Parc naturel transfrontalier du Hainaut a été certifié « Transboundary Park », reconnaissance livrée par EUROPARC (Fédération des Parcs naturels d’Europe) qui témoigne d’un niveau abouti de coopération transfrontalière entre espaces naturels protégés.
Une gestion conjointe et une charte transfrontalière
Charte transfrontalière
En 2005, les deux instances de gestion, le Syndicat mixte du PNRSE et la Commission de gestion du PNPE, ont acté leur engagement pour un projet de territoire commun
En 2010, une charte à dimension transfrontalière, valable jusqu’en 2025, est approuvée. Même si le périmètre de révision de la charte concerne la partie française pour le classement « Parc naturel régional », ce projet est transfrontalier.
Gestion conjointe
Dans l’exercice de ses missions, le Syndicat mixte endosse un triple rôle d’animateur-fédérateur, d’initiateur-accompagnateur et d’opérateur. Décrite dans la Convention de Partenariat signée entre les deux Parcs naturels en 2010, cette gouvernance se traduit politiquement pour l’existence d’un Bureau transfrontalier rassemblant les représentants des instances décisionnelles des deux Parcs naturels.
Le « bureau transfrontalier » est constitué des membres élus des trois bureaux :
– Bureau du Syndicat mixte du PNRSE
– Bureau du Syndicat des communes intéressées du PNRSE
– Conseil d’Administration de la Commission de gestion du PNPE
Il se réunit au moins deux fois par an depuis 2010.
D’un autre côté, une assemblée plénière d’élus du parc transfrontalier a lieu une fois par an. Au niveau technique, les rencontres entre les deux équipes, autant au niveau des directions que des chargés de mission, sont devenues quotidiennes.
Aujourd’hui, les deux versants expriment une nouvelle ambition : leur fusion au sein d’un seul parc naturel sans réelle frontière.
Dans le cadre du projet Interreg V « PNTH Objectif 2025 » (2019-2022), les deux parcs ont travaillé à la structuration et à la pérennisation de la gouvernance politique et technique du Parc naturel transfrontalier du Hainaut autour d’une gouvernance multi-partenariale du territoire afin d’effacer « l’effet frontière ». Cette gouvernance est désormais institutionnalisée avec la création GECT du Parc naturel européen Plaines Scarpe-Escaut.