Eurodistrict Strasbourg Ortenau
Pays
Allemagne, France
Territoires concernés
France : Département du Bas-Rhin, Région Grand Est – Allemagne : Land de Bade-Wurtemberg, Arrondissement d’Ortenau.
Collectivités concernées : Métropole européenne de Strasbourg ; Ortenaukreis, Ville d’Offenburg, Ville de Kehl
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Introduction
Point de contact entre la France et l’Allemagne, le site de Strasbourg-Kehl est un territoire emblématique de la coopération sur cette frontière. Les deux villes ont été les maîtres d’œuvre de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, organe de coopération créé en octobre 2005 puis transformé en Groupement européen de coopération territoriale (GECT) en février 2010. De nombreux projets communs ont été réalisés entre l’Eurométropole de Strasbourg et l’Ortenaukreis, à l’exemple du projet de l’Ecocité « Strasbourg – Métropole des deux rives » qui a posé les fondements d’une métropole transfrontalière durable, à travers notamment le développement des transports transfrontaliers et l’extension du tram strasbourgeois à la gare de Kehl en janvier 2017 . Innovant également dans les domaines sociaux et culturels, les projets portés par l’Eurodistrict concernent de nombreuses thématiques avec un accent porté notamment sur l’implication de la société civile dans la gouvernance transfrontalière. L’Eurodistrict couvre un territoire de 2 393 km2 représentant 112 communes.
Deux villes, deux fleuves, un centre de gravité
Les Villes de Strasbourg et de Kehl s’étendent respectivement sur les rives ouest et est du Rhin. En superficie, Kehl est aussi vaste que la ville de Strasbourg et son poids économique au sein de l’agglomération est loin d’être négligeable. Ville portuaire (cinquième port sur le Rhin), tête de pont allemande de Strasbourg sur le fleuve, Kehl possède un grand nombre d’entreprises, notamment dans le secteur de la sidérurgie. Hors de portée des zones d’influence des grandes villes de la région, (Karlsruhe au nord et Freiburg au sud), elle est la troisième de l’arrondissement (kreis)d’Ortenau. Ce Kreis densément peuplé constitue une entité comparable à l’agglomération de Strasbourg. Il est économiquement très dynamique (nombreuses PME exportatrices, industries, vignobles…). Quatre ponts les relient : le pont de l’Europe, le pont à double voie de Kehl, la passerelle des deux rives (ou passerelle Minram) construite en 2004, et dans le cadre de l’extension du tramway de Strasbourg vers Kehl, un nouveau pont sur le Rhin a été construit en 2015, baptisé « Beatus Rhenanus ».
Strasbourg, un centre de gravité
Les relations de proximité entre Strasbourg et Kehl sont anciennes et abondantes. Il existe, entre les deux communautés, une certaine proximité culturelle.
Environ un tiers des Strasbourgeois comprend le dialecte alémanique badois et un grand nombre d’entre eux parle allemand (l’Alsace est une région française où l’allemand est enseigné fréquemment dès les classes primaires).
Strasbourg est un centre de gravité pour les habitants de Kehl, dont la ville, détruite à plusieurs reprises par les guerres, n’a pas conservé de patrimoine historique important. Les Kehlois se rendent régulièrement dans la capitale alsacienne pour leurs sorties culturelles (musées, opéra, concerts, etc.). Le statut international et européen de Strasbourg, où siègent plus d’une centaine d’organisations (dont le Parlement européen et le Conseil de l’Europe), son cadre de vie agréable et ses prix immobiliers comparables à ceux d’outre-Rhin ont incité quelques milliers d’Allemands, travaillant soit à Strasbourg soit à Kehl ou ailleurs dans le Kreis, à s’installer à Strasbourg. Pour les Alsaciens, Kehl représente d’abord un pôle d’emploi attractif. Il est traditionnel pour les Alsaciens d’effectuer certains de leurs achats, plus avantageux (essence par exemple), du côté allemand de la frontière.
Historique et création de l’Eurodistrict
La Commission Strasbourg-Kehl
La coopération s’est institutionnalisée depuis longtemps à l’échelon des municipalités. Celles-ci ont noué des relations étroites et les deux agglomérations ont très tôt joué la carte du partenariat dans leur gestion municipale. Dès 1975, elles ont appliqué les principes des Accords de Bonn, signés entre la France et l’Allemagne, qui prévoient notamment une information mutuelle sur les projets d’aménagement de part et d’autre de la frontière.
L’une de leurs premières actions communes a consisté à combattre un projet du Land de Bade-Wurtemberg qui prévoyait d’installer une usine d’incinération à Kehl, sans tenir compte de la présence, de l’autre côté de la frontière, d’une agglomération de taille de celle de Strasbourg.
Dans les années 1990, les deux villes sont allées jusqu’à tenir leurs conseils municipaux en commun. A cette formule, trop lourde, se sont substitués, depuis 1998, les travaux de la Commission Strasbourg-Kehl, qui regroupait élus et de techniciens des deux collectivités.
Parmi les premières réalisations transfrontalières concrètes :
- les centres Infobest, instance d’information et de conseil sur les questions transfrontalières, notamment pour les professionnels exerçant une activité transfrontalière. Un des centres est implanté dans une ancienne chapellerie de Kehl,
- le Centre européen de la consommation basé à Kehl dont le rôle est d’informer les consommateurs français et allemands,
- l’Euro-Institut de Strasbourg-Kehl, organisme franco-allemand de formation continue
- Le « Jardin des Deux Rives » : projet d’aménagement transfrontalier en bordure du Rhin, auquel a été associé la construction de la passerelle piétonnière sur le Rhin qui a permis à Strasbourg de se redéployer vers l’est. Ce lien a constitué un axe de développement essentiel pour la capitale alsacienne et a permis à l’ensemble transfrontalier de Strasbourg-Kehl de se doter d’un front urbain commun, de part et d’autre du fleuve.
Le livre blanc transfrontalier
La démarche d’élaboration de ce livre blanc a été initiée par le Syndicat mixte chargé de réaliser le Schéma de Cohérence Territoriale pour la Région de Strasbourg (SCOTERS), accompagné des élus et collectivités concernés. Ensemble, ils ont décidé d’élargir le périmètre du SCOTERS à l’aire transfrontalière et d’y associer les partenaires allemands. Cette démarche, initiée en 1999, a abouti à la publication, en juin 2004, du livre blanc transfrontalier Strasbourg-Ortenau.
Signature d’une convention
La déclaration commune franco-allemande, adoptée le 22 janvier 2003 à l’occasion de la commémoration du 40ème anniversaire du Traité de l’Elysée, a relancé le projet de création d’un Eurodistrict entre Strasbourg et Kehl déjà évoquée dans les années 80. Les deux présidents, allemand et français, Gerhard Schröder et Jacques Chirac, y ont alors affirmé avec force leur volonté de développer une coopération et une intercommunalité transfrontalières. Suite à cela, des groupes de travail ont élaboré les lignes directrices de l’Eurodistrict. Puis le 17 octobre 2005, une convention relative à la création de cet Eurodistrict est signée entre la Communauté urbaine de Strasbourg et cinq villes voisines allemandes, représentant un bassin de vie de 900 000 habitants.
Missions et organisation de l’Eurodistrict
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