Eurorégion Nouvelle Aquitaine-Euskadi-Navarre

Activités et projets

Les activités du GECT se définissent à travers les quatre axes du Plan Stratégique de l'Eurorégion pour 2014-2020 :

CITOYENNETé EURORéGIONALE

Avec le développement d'une citoyenneté eurorégionale comme premier axe, le GECT souhaite soutenir les langues minoritaires comme la langue basque, faire de la culture un axe central de la coopération (appui de la candidature de Donastia – Saint Sébastien 2016 comme capitale européenne de la culture) et développer les échanges scolaires.

DéVELOPPEMENT éCONOMIQUE, INNOVATION, EMPLOI

Afin de réaliser les objectifs de la stratégie "Europe 2020", l'axe "Economie de la connaissance, innovation, compétitivité des entreprises" comprend des projets dans le domaine de l'enseignement supérieur comme le "Campus Eurorégional" (fondé sur le Réseau "AEN", qui regroupe les universités basques, aquitaines et navarraises et entend développer la coopération dans le domaine de la recherche ainsi qu'un Erasmus Eurorégional) mais aussi des projets d'interclustering comme les tables-rondes "INTERCLUSTERING TRANSFRONTALIER" organisées par la CCI Bihartean et l'Institut de compétitivité d'Euskadi Orkestra, ou encore MOBYDIC ayant pour but de développer une stratégie eurorégionale d'innovation.

Il s'agit également de développer un bassin d'emploi eurorégional en agissant sur la mobilité des salariés, la formation professionnelle et le développement d'opportunités d'emploi. L'ambition d'une "Chronicity-Valley" sur l'Eurorégion en matière de santé s'inscrit aussi dans cet axe.

Le plan stratégique de l’Eurorégion pour la période 2014-2020 a mis en évidence une certaine méconnaissance des synergies possibles en matière d’innovation. D’où le développement d’une RIS3 Transfrontalière, à travers une recherche des points de convergence entre les RIS3 (Stratégie de Spécialisation Intelligente) respectives de la Nouvelle Aquitaine, de l’Euskadi et de la Navarre de sorte à créer une stratégie eurorégionale commune de développement économique. La stratégie a identifié les secteurs suivants autour desquels la coopération peut être organisée : aéronautique et transport; santé/biosanté; agriculture et industrie agro-alimentaire; construction durable, bois; énergie renouvelable; ressources marines et du littoral. 

L’Eurorégion a également développé une stratégie d’innovation transfrontalière dans le domaine des Energies Maritimes Renouvelables (EMR), comme l’expliquent Sylvain Roche, Guillaume Connan, et Marc Moulin dans leur article « La construction d’une stratégie d’innovation transfrontalière : une application à la filière énergies marines renouvelables (EMR) dans l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine-Euskadi-Navarre » (2018 - disponible dans le portail documentaire de la MOT). Selon les auteurs, cette stratégie a été développée en plusieurs phases, dans le cadre des politiques européennes « énergie climat » et « croissance bleue » : d’abord par l’identification de l’énergie des vagues comme ressource littorale commune (projet WAKE : 2014-2015), puis avec le projet « from seanergies to seanergy » pour réunir les acteurs autour d’un projet de territoire, et enfin par des projets actuellement en cours, notamment pour la production d’une offre commune interrégionale (projet BlueSARE) et d’un projet collaboratif (Acoustic Around Ocean Energy).

Par ailleurs l’Eurorégion a développé le projet « Empleo » : il s’agit d’une étude, lancée dans le cadre d'un projet européen, qui dresse un diagnostic complet de l'emploi transfrontalier au sein de l'Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre. Les chiffres présentés relatifs aux flux de travailleurs témoignent d'une faible intégration transfrontalière dans ce domaine : seulement 3863 personnes traversent chaque jour la frontière pour travailler de l'autre côté, sur le territoire de l'Eurorégion, alors qu'on en dénombre plus de 170 000 à la frontière franco-suisse, ou encore 46 000 à la frontière franco-allemande. Sur ces 3863 travailleurs frontaliers, 87% sont Espagnols, majoritairement résidents en France et empruntant un trajet nord-sud. Face à ce diagnostic qui présente de nombreuses données statistiques (démographiques, économiques, fiscales, sociales, etc.), l'enjeu du projet sera de proposer des actions pour mieux intégrer les marchés du travail et faciliter l'accès à l'emploi de part et d'autre de la frontière. La MOT a assisté l'Eurorégion dans la réalisation de cette importante étude.

TERRITOIRE DURABLE

Concernant l'axe "Territoire durable", la question de la création d'un "espace de mobilité durable" et donc d'infrastructures de transport adéquates est centrale.

Un des projets phare de l’Eurorégion dans ce domaine est le projet Transfermugalancé en 2012, et qui a reçu le prix du journal Le Monde – « Smart Cities » en mai 2018. L’objectif de ce projet est d’établir une connaissance actualisée et approfondie de l’ensemble des déplacements transfrontaliers de personnes à l’échelle du corridor Bayonne-Donostia. En mars 2017, Transfermuga a mis à disposition son calculateur d'itinéraire présentant toutes les solutions permettant de se rendre d’un point A à un point B sur le territoire de l'Eurorégion Aquitaine-Euskadi-Navarre. Incluant les offres des premiers opérateurs à s’être engagés (TER, Transport 64, Chronoplus, Hegobus, IrunBus, Lurraldebus et Euskotren) en attendant que les négociations aboutissent avec d’autres, le calculateur inclut tout type de transport dans ses propositions. La voiture n’est pas oubliée "même si l’objectif clairement affiché est de privilégier les transports en commun". Pour un trajet, l’outil peut offrir une comparaison allant jusqu’à huit solutions de déplacement pour un même trajet. L’usager peut ainsi trouver le moins cher, le moins polluant ou le moins chronophage. En 2017, l’Eurorégion a lancé un second volet de son étude, Transfermuga n°2, afin de poursuivre et d’amplifier certaines actions déjà engagées. Les objectifs sont de continuer à améliorer la mobilité ferroviaire, engager une réflexion importante sur le développement des autocars transfrontaliers, et enfin, alimenter le système d’information voyageurs avec des données de qualité, et ouvertes.

D'autres chantiers ont été engagés sur l'axe "Territoire durable" : 

- La construction de la Ligne à grande vitesse (LGV) Sud Europe Atlantique. Elle prévoit notamment la réalisation de "Vitoria-"Irun, "Vitoria-Bilbao" en 2016 et celle de "Tours-Bordeaux" en 2017. La construction de deux tronçons, "Bordeaux-Dax" et "Bordeaux-Toulouse" sont confirmés et devraient être livrés à l'horizon 2030. Ce chantier conduit également à l'horizon 2025 à la construction d'"un maillage eurorégional à Grande Vitesse qui permettra de libérer des capacités pour le fret et le transport régional de voyageurs". 

- Autre chantier, la desserte de l'Eurocité basque. Il s'agit d'améliorer les transports collectifs transfrontaliers et de mettre en place un service ferroviaire cadencé entre Saint Sébastien et Bayonne.

- L'autoroute ferroviaire et le transport maritime sont également des enjeux territoriaux en matière de transport. Afin d'éviter la saturation des lignes, le chantier vise à mettre en service une ligne Mugerres (ES) - Dourges (FR) avec l’objectif de capter 320 poids lourds par jour (et 2000 à l’horizon 2025).
Sont également abordés dans cet axe stratégique les questions environnementales (préservation des espaces naturels, promotion d'une agriculture biologique et de qualité) et la coopération en matière touristique.

GOUVERNANCE

Reste le dernier axe qui concerne la "Gouvernance ouverte" qui consiste en la création d'un Forum de réflexion des agents de la coopération transfrontalière et ce, dans le but de renforcer la position du GECT sur la scène européenne.