France-Luxembourg

Frontière France-Luxembourg

Frontière France-Luxembourg

Une coopération multi-thématique

Autre spécificité de la frontière, la coopération transfrontalière dans cette région se traduit par des projets-phares développés sur des thématiques spécifiques telles que l’aménagement, les transports ou encore la culture. A titre d'exemple, dans le cadre d'Esch-sur-Alzette, "Capitale européenne de la culture" en 2022, la dimension transfrontalière de ce territoire a été mise en avant, notamment à travers de l’exposition, "Frontaliers. Des vies en stéréo" mettant en scène la vie de quelques témoins choisis. La coopération s’étend également à de nombreux autres domaines notamment dans le secteur de la recherche, de l’environnement et de l’enseignement supérieur.

Autre spécificité de la frontière, la coopération transfrontalière dans cette région se traduit par des projets-phares développés sur des thématiques spécifiques telles que l’aménagement (les deux agglomérations transfrontalières de Longwy et Esch-sur-Alzette) ou encore les transports. La coopération s’étend également à de nombreux autres domaines notamment dans le secteur de la recherche, de l’innovation et de l’enseignement supérieur.

L'exemple des transports

En vue de mettre en œuvre une politique de transports répondant aux objectifs de développement durable, le gouvernement luxembourgeois met l’accent sur les transports alternatifs et durables afin d’assurer des solutions pérennes au flux croissant de travailleurs frontaliers. Un protocole d’accord entre le gouvernement de la République française et le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg relatif au renforcement de la coopération en matière de transports transfrontaliers a également été signé en 2018 afin de réduire la congestion journalière sur les routes.  Plus d'infos

Le Luxembourg a été le premier pays au monde à offrir les transports publics gratuits dans la totalité du pays à tous ses voyageurs afin d’inciter les Luxembourgeois à recourir aux transports alternatifs. Cette gratuité permet de réduire le prix de l’abonnement des travailleurs frontaliers qui font la navette mais ne rend pas gratuit les transports côté français mises à part quelques exceptions.

Une évolution majeure sur le Sillon lorrain a été opérée en  2016 avec l’introduction du cadencement généralisé permettant le renforcement de certaines lignes ferroviaires transfrontalières notamment sur le Sillon Mosellan  avec la ligne ferroviaire reliant Thionville au Luxembourg,  axe ferroviaire lourd de la région Lorraine reliant également Nancy et Metz au Luxembourg. Cependant, la desserte de transport peut parfois être faible pour certaines lignes interurbaines telles que celles desservant Longwy.

Suite à l'annonce par le chef de l'Etat en 2022 de la volonté de développer l'équivalent du RER parisien dans dix villes françaises, dans le but de réduire les émissions de CO2, le Sillon Lorrain vise la création d'un Réseau Express Métropolitain Européen (REME) sur l'axe Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg d'ici 2030. Cela permettrait d'alléger le trafic important qui sature actuellement le TER Nancy-Metz-Luxembourg (environ 12 000 voyageurs par jour).

Le projet MMUST (Modèle Multimodal et scénarios de mobilité transfrontaliers) répond à un phénomène actuel lié à ce type de flux, celui de l’augmentation constante du nombre de transfrontaliers (plus de 300 000 frontaliers à l’horizon 2035) et des déplacements associés aux mouvements pendulaires. A ces flux massifs de personnes, s’ajouteront des flux de marchandises également en croissance dans les années à venir. Ces deux phénomènes, s’ils ne sont pas anticipés, risquent de conduire à la paralysie des réseaux de transports dans la Grande Région.

Ainsi, le projet MMUST consiste en la construction d’un modèle multimodal transfrontalier à l’échelle de la Grande Région, de simulation des déplacements des biens et des personnes, et d’aide à la décision publique quant aux investissements à engager en matière de mobilité et d’infrastructure de transport transfrontalier. MMUST permettra ainsi d’analyser collectivement les évolutions de la mobilité transfrontalière dans le temps. Chaque acteur pourra alors tester différents projets d’infrastructures ou d’aménagement du territoire, et en mesurer les impacts sur les différents versants de la Grande Région. Le projet permettra donc une réflexion conjointe quant aux évolutions à prévoir sur l’offre de transport pour faciliter les déplacements transfrontaliers.  

Environnement

Pour répondre aux nombreux défis climatiques et enjeux sociaux, le Luxembourg s’engage non seulement à rendre les transports en commun accessible à tous, mais aussi à prendre des initiatives spécifiquement axées sur la transition écologique. Avec des appels à l’action, Luxembourg in Transition œuvre pour développer des solutions stratégiques d’aménagement du territoire et à créer des plans de transition écologique/zéro carbone à l’horizon 2050 pour le Grand-Duché de Luxembourg et son espace transfrontalier. D’autres projets, comme RECOTTE, vise aussi à soutenir les parties prenantes pour former une réponse commune aux défis climatiques (plus d’infos : Dynamique de la Grande Région).

En termes de patrimoine naturel, le TNT (territoire naturel transfrontalier) a pour objectif de mettre en relation la société civile et l'environnement afin d'encourager la bonne gestion des ressources, la reconnexion avec l'environnement, la consommation raisonnée et l'innovation paysagère. Les projets TNT vont de l'organisation de balades découvertes à la recherche de dispositifs lumineux moins nocifs pour la santé humaine et les écosystèmes.

Recherche et enseignement supérieur

La coopération en matière d'enseignement supérieur se développe également depuis plusieurs années. L’Université du Luxembourg et l’Université de Lorraine coopèrent sur la base de divers accords, notamment dans le cadre de l’Université de la Grande Région (UniGR) , créée en 2008 dans le cadre du programme INTERREG IV A Grande Région. Il s’agit d’un groupement de six universités partenaires dont l'Université de Lorraine, l'Université de la Sarre, l'Université de Trèves, l'Université de Kaiserslautern, l'Université du Luxembourg et l'Université de Liège. Ces six universités coopèrent dans le but de créer un espace commun de l'enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que faciliter la coopération transfrontalière dans tous les domaines : faciliter la mobilité, offrir des études et diplômes transfrontaliers, mettre en réseau les chercheurs, apprendre les langues et découvrir d'autres cultures et réduire les barrières administratives. Son Center for Cross-Border Studies (UniGR-CBS) est un centre d’expertise interdisciplinaire qui regroupe des chercheurs issus de ses universités partenaires pour aborder des questions socio-économiques et socioculturelles et proposer des solutions pratiques aux défis des régions frontalières.

Un accord existe également entre l’agence nationale de la recherche (FR) et le fonds national de la recherche (LUX) pour une meilleure mise en relation des chercheurs français et luxembourgeois, particulièrement dans les domaines de recherche prioritaires communs. La coopération scientifique et universitaire a été renforcée par la signature d’un Protocole additionnel lors du séminaire intergouvernemental franco-luxembourgeois en 2018. Elle vise à poursuivre et développer la coopération existante mais également à étendre les partenariats dans le domaine médical (coopération hospitalo-universitaire). Plus d'infos

La frontière franco-luxembourgeoise face à la crise du COVID-19

Au printemps 2020, au plus fort de la crise sanitaire, les frontières grand-ducales, notamment la frontière franco-luxembourgeoise, sont restées ouvertes, le Grand-Duché ayant expressément formulée cette demande à l’UE. La France a, quant à elle, fermé la sienne jusqu’au 15 juin sauf pour les travailleurs frontaliers.  Cependant, les contrôles aux frontières étaient très minoritaires.  

La perturbation considérable de la mobilité transfrontalière a révélé les interdépendances très fortes entre les 2 versants de la frontière notamment pour le personnel de santé. En effet, le système de santé luxembourgeois est grandement dépendant des frontaliers : alors que ces derniers occupent 45% des emplois au Luxembourg, ce taux monte à près de 70% au sein des professions médicales, parmi lesquels une majorité de français. Pour la pérennité du système de santé luxembourgeois, le Luxembourg a également  mis à disposition des chambres d’hôtels pour les personnels ainsi que pour leurs familles, une mesure inédite en Europe. Plus d’infos
 
Pendant la période de confinement, le télétravail s'est imposé aux travailleurs transfrontaliers. Une convention fiscale franco-luxembourgeoise imposait jusqu’alors une limite de 29 jours de télétravail pour les frontaliers français sans que la rémunération afférente ne soit imposée en France. Estimant que la crise sanitaire constituait un cas de force majeure, les autorités françaises et luxembourgeoises ont ainsi convenu (informellement) que la présence d'un travailleur à son domicile pour y exercer son activité, pourra ne pas être prise en compte dans le calcul du délai de 29 jours. Alors que les deux pays sortaient de la crise, des accords visant à augmenter le nombre de jours de télétravail et à assurer la couverture sociale et fiscale des travailleurs frontaliers ont été des priorités. Plus d’infos dans la rubrique Emploi : "L'évolution du travail transfrontalier depuis la crise sanitaire".

 

Photo : iStock / carterdayne