Görlitz-Zgorzelec

Görlitz-Zgorzelec

Spécificité du projet de territoire

Des villes frontalières au tissu urbain continu mais difficiles à intégrer dans un projet de territoire

La coopération transfrontalière s’appuie beaucoup sur l’Histoire. Le projet de restructuration de la vieille ville de Zgorzelec reprend par exemple l’architecture du quartier tel qu’il était avant 1945. Cette intégration totale du tissu urbain transfrontalier peut provoquer des réticences pour les Polonais. En effet, certains frontaliers considèrent cette politique comme un moyen employé par Görlitz pour récupérer les quartiers de rive droite perdus après la seconde guerre mondiale. Mais, à l’image des Allemands qui refusaient d’accepter comme définitive la partition de l’Allemagne entre la RFA et la RDA, les autorités de Görlitz et Zgorzelec parlent d’une seule et même ville dans deux Etats. Les deux villes se trouvent en périphérie de leurs Etats respectifs et ont choisi de s’associer pour renforcer leur poids politique. Un des objectifs de cette coopération est d’établir à terme un plan d’aménagement urbain commun. L’incompatibilité des systèmes juridiques de part et d’autre de la frontière est pour le moment un obstacle difficilement franchissable.

Des difficultés persistent malgré un processus politique de coopération transfrontalière clairement engagé

Selon la municipalité allemande, la barrière linguistique se place au premier rang des difficultés rencontrées, d’autant plus que la proportion d’Allemands parlant le polonais est inférieure à celle de Polonais parlant l’allemand. Le clivage socio-économique et les différentes législations freinent également le processus la coopération.
Selon la municipalité polonaise, il faut avancer pas à pas. La coopération transfrontalière entre les deux villes a commencé en 1991, elle n’a que 15 ans et s’améliore d’année en année. Pour le moment, l’équilibre entre les niveaux économiques allemands et polonais n’est pas atteint et il est donc impossible pour le moment de mener une planification en matière de développement économique commune. Le processus de coopération transfrontalière a l’avantage d’être lancé et ne dépend pas des changements de majorité municipale de part et d’autre de la frontière.
Ainsi, chaque nouveau maire, que soit à Görlitz ou à Zgorzelec, s’investit dans cette dynamique, bien que la coopération transfrontalière ne soit décidemment pas un argument électoral.

La prise en compte des populations et l’émergence d’une identité transfrontalière

A Zgorzelec, il existe quatre niveaux de coopération :

  • la coopération directe entre les deux maires,
  • l’organisation de réunions communes des services municipaux,
  • les contacts particuliers : écoles, couples binationaux, amitiés,
  • les rencontres culturelles : concerts, spectacles, expositions.

Si l’on devait évaluer l’intensité de ces liens de coopération et l’émergence d’un sentiment d’identité transfrontalière, elles sont en constante augmentation. En revanche, peu de personnes parlent allemand, même à Zgorzelec et l’apprentissage de cette langue est en net recul face à l’anglais dans tout le pays.
Selon la municipalité allemande, certains habitants savent qu’ils vivent dans une région frontalière mais ne perçoivent pas toujours l’utilité de traverser la frontière ou d’aller à la rencontre des Polonais. D’autres en revanche traversent volontiers la frontière, au moins par curiosité, ou dans un cadre professionnel, qui les conduit parfois à apprendre le polonais. Ainsi, la coopération transfrontalière peut être jugée par la population allemande aussi bien positivement que négativement.
Du point de vue de la communication, il n’existe pas de politique de communication spécifique à la promotion de l’Europastadt Zgorzelec-Görlitz, ni de site internet commun. Cependant, des journaux locaux (cf. Sachsische Zeitung) ou des radios locales (cf. MDR) traitent de l’information relative à l’activité de la coopération transfrontalière, ce qui contribue en un sens à l’appropriation d’un même territoire par les populations vivant de part et d’autre de la frontière.

La mise en réseau d’agglomérations transfrontalières européennes

Görlitz et Zgorzelec ont participé au projet "City Twins Cooperation Network" entre 2004 et 2006, associant 10 villes séparées par une frontière internationale et cofinancé par le programme Interreg IIIC. Son but était de promouvoir l’échange de bonnes pratiques dans les domaines de l’administration locale, de l’éducation, de la culture, des affaires sociales, du développement économique et de la coopération transfrontalière.