Pôle européen de développement de Longwy

Longtemps spécialisée dans l’industrie minière et sidérurgique, l’agglomération fait face dès les années 1970 à une grave crise de reconversion et au démantèlement des usines belges puis françaises jusqu’au début des années 1990. L’ampleur de cette crise a nécessité, à partir des années 80, l’intervention conjointe des trois pays pour la reconversion économique du territoire.

L’Association transfrontalière de l’agglomération du pôle européen de Longwy

Afin de répondre aux mutations territoriales engendrées par la crise, les Etats français, belges et luxembourgeois ont signé un accord en 1985 destiné à implanter des emplois sur d’anciens sites industriels et permettant la création d’outils techniques de management territorial. Toutefois, la nécessité d’impliquer davantage le niveau local a conduit les communes de l’agglomération transfrontalière à créer, en 1996,  l’Association transfrontalière de l’Agglomération du Pôle européen de Longwy. Celle-ci relève d’une initiative unique en Europe impliquant la collaboration active entre différents niveaux de décision (européenne, nationale, transnationale et locale). Le but initial est de favoriser l’installation d’entreprises de main d’œuvre pour faire face à la crise industrielle. La constitution d’un lieu de concertation et de débat entre tous les acteurs publics ou privés concernés a permis de définir une politique d’aménagement du territoire matérialisée par la signature en 1993 d’une charte d’agglomération par les membres de l’association.

Pour mettre en place sa politique d’aménagement, l’Association Transfrontalière du PED s’appuie depuis les années 1990 sur les travaux d’observation du territoire réalisés par l’Agape, première agence d’urbanisme à apporter une expertise transfrontalière. Les premières missions de l'agence ont pour objectif la mise en place d'un programme local de l'habitat et la poursuite du projet d'étude de l'agglomération transfrontalière.

L'Association transfrontalière du PED a également mené des actions significatives dans les champs de l’environnement, du tourisme, des formations, de la culture et de l’urbanisme.

La croissance de l’agglomération transfrontalière

Aujourd’hui, le Luxembourg constitue le principal pôle d’emploi de la région. On estime ainsi que près de la moitié de la population active des secteurs franco-belges traverse chaque jour la frontière pour travailler au Grand Duché. Les territoires belges et français de l’agglomération qui tendent à devenir les réservoirs de main d’œuvre des communes luxembourgeoises enregistrent une forte croissance de leur population, liée au flux migratoires importants. Sur cette croissance se déploie une tertiarisation des emplois liés au développement d’une économie résidentielle (commerces, services) dont les dynamiques sont nourries par deux facteurs principaux : l’effet du rattrapage des retards accumulés au cours des années de conversion et le pouvoir d’achat important des frontaliers.

Lien avec le projet d'écocité "Alzette-Belval"

L’avenir de l’agglomération transfrontalière est fortement lié à un projet de très grande ampleur, le projet d'écocité "Alzette-Belval", situé au sein de l’agglomération transfrontalière Esch-sur-Alzette. Ce projet prévoit, d'ici 2015, la reconversion d'une friche sidérurgique en pôle tertiaire, ville nouvelle destinée à accueillir 34 000 personnes, soit 5 à 7000 de plus qu'actuellement, à partir de la localisation de 20 000 emplois tertiaires dont l’Université de Luxembourg.