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Trois questions à Vincent Gross, délégué général du Pôle Métropolitain Européen du Sillon Lorrain

Septembre 2020

Trois questions à Vincent Gross, délégué général du Pôle Métropolitain Européen du Sillon Lorrain

Quels enjeux territoriaux et transfrontaliers mettrez-vous en avant lors de la table ronde à laquelle vous participerez lors du Borders Forum ?


Avec plus de 105.000 frontaliers qui travaillent au Luxembourg (+ 5.000 par an), passant la frontière deux fois par jour, une réflexion majeure avec l’Etat voisin sur les questions d’accessibilité et de mobilité impose des réponses communes et équilibrées. 
De plus, la crise du Covid a exacerbé les effets de la globalisation, portant notamment sur la mobilité des biens et services : la plateforme logistique de Bettembourg, terminus de la route de la Soie, et les 23 allers-retours hebdomadaires de Cargolux, ont permis en quelque sorte que la Chine devienne le premier pays frontalier du Grand Est. 
Pour le Sillon Lorrain, il est donc nécessaire de travailler les bases d’un projet de co-développement avec le Luxembourg permettant une équitable participation de chacun à un effort collectif.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre territoire ?


En matière de gestion de la crise sanitaire, a été décidée la fermeture immédiate des frontières, excepté pour travailleurs frontaliers. Le Luxembourg a fourni 50 masques à chaque frontalier alors que la France gérait sa pénurie. Le souci du Luxembourg de préserver l’impôt sur les frontaliers en télétravail, sans limite de temps (avec l’aval des autorités françaises) a fortement marqué les esprits. Il faut établir des règles nouvelles incluant ces formes de travail à distance, dans une logique de co-développement qui puisse bénéficier à la fois au pays de résidence et au pays de travail. 


Quelles ont été les coopérations transfrontalières en terme de mobilité engagées durant la crise du COVID-19 ?


La Lorraine a été une terre de construction de l’Europe économique : elle a découvert à ses dépens que sans l’organisation d’une Europe sociale et de la santé, les vieux réflexes nationalistes risquent de fragiliser les coopérations frontalières. 
Malgré des places disponibles, seuls sept malades du Covid ont été accueillis au Luxembourg pour être soignés par des professionnels de santé essentiellement frontaliers. Pendant ce temps, étaient organisés des TGV sanitaires pour alléger les hôpitaux du Grand Est en déplaçant des malades dans l’ouest ou le sud-ouest de la France…

Rendez-vous lors de la TR#6 pour suivre le témoignage du Pôle Métropolitain Européen du Sillon Lorrain lors du Borders Forum : consultez le programme

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